Paroles d’intérimaire : Etre travailleur handicapé en intérim
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Jocelyne M. je suis une quinquagénaire. J’ai un CAP d’employé technique de collectivité. J’ai travaillé durant de nombreuses années en animation périscolaire au Robert. J’ai aussi depuis mon plus jeune âge un don pour la couture. Par ailleurs, j’ai pu exercer le métier de couturière en indépendante. Suite à des problèmes de santé, j’ai subi une opération qui m’a laissé des séquelles. Le médecin m’a annoncé que je n’étais plus en mesure de travailler en milieu périscolaire. Cela a été un très grand choc et j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter.
Comment avez-vous été reconnu travailleur handicapé ?
Je suis passée par de nombreuses étapes avant de me faire reconnaître travailleur handicapé… Ma spécificité est que mon handicap n’est pas visible. Le déclic s’est fait suite à une rencontre avec une personne porteuse de handicap.
Je me suis rapprochée de la Maison Des Personnes Handicapées de Martinique (MDPH), qui est un lieu d’accueil, d’orientation et d’ouverture de droits pour les personnes handicapées et leur famille. J’ai été reconnu travailleur handicapé à 50%. Cela signifie que je ne bénéficie d’aucune allocation.
Aviez-vous déjà fait de l’intérim ? Comment Fidérim vous accompagne ?
Je dois dire qu’il y a quelques années, je n’avais pas une très bonne image de l’intérim. Je pensais qu’il n’y avait que des missions de 2/3 jours, j’avais beaucoup d’aprioris. J’ai connu Fidérim durant un job dating avec qui j’ai eu un bon contact. La collaboratrice de Fidérim a fait le point avec moi sur les tâches pouvant être contraignantes.
Quelques mois après notre rencontre, Fidérim m’a contacté en juillet 2019 pour effectuer un remplacement en tant que standardiste/réceptionniste. Puis en fin d’année 2019, Fidérim m’a proposé une mission en blanchisserie en rapport avec mes compétences en couture. Une mission qui devait durer quelques jours et qui s’est transformée en mission de 5 mois. J’ai d’ailleurs travaillé durant toute la période de confinement.
Depuis juillet 2020, j’effectue régulièrement des missions de standardiste/réceptionniste. C’est un métier que j’apprécie beaucoup et les entreprises dans lesquelles j’effectue mes missions sont bienveillantes. Je m’y sens bien.
De façon globale, quel accueil recevez-vous dans les entreprises où vous exercez vos missions (collaborateurs/direction) ?
Durant mes différentes missions en intérim, j’ai toujours reçu un bon accueil. Mes collègues sont sensibilisés au handicap et les responsables des différentes structures étaient à l’écoute et disponibles. C’est appréciable. J’ai eu une bonne entente avec mes collègues. Le plus important est de dépasser sa peur de l’inconnu, d’aller vers les autres afin que tout le monde soit à l’aise.
Quel message souhaiteriez-vous passer auprès des Travailleurs Handicapés ?
N’ayez pas peur ! Faites au mieux. Et surtout au-delà du fait d’être motivé, montrez votre motivation, c’est important.
J’ajouterais qu’il est important de faire les démarches pour se faire reconnaître travailleur handicapé. Oui, c’est un coup pour l’égo, mais c’est important pour aller de l’avant. Utilisez vos expériences comme un tremplin.
Quel message souhaiteriez-vous passer auprès des entreprises des Antilles-Guyane?
Il y a de nombreuses entreprises qui respectent les travailleurs handicapés et d’autres non. Je souhaiterais que de nombreuses entreprises soient davantage sensibilisées aux questions du handicap.
Les travailleurs handicapés ont de nombreuses compétences et talents et ils ne demandent qu’à les mettre au service des entreprises.